La Servante Écarlate
Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.
L'avis de Juliette
La Servante Écarlate est le genre de livre qu’il faut avoir lu. Que vous aimiez ou pas, ce n’est pas un livre qui vous laissera de marbre. Tous les ingrédients sont réunis pour en faire une dystopie glaçante à la manière de 1984. Dans un monde où les droits fondamentaux ont disparu, la Bible est remise au goût du jour et l’esclavagisme « sexuel » aussi. Vous avez certainement entendu parler de la très bonne adaptation en série réalisée un peu plus tôt cette année, qui a défrayé la chronique grâce (ou à cause) des élections présidentielles américaines. En effet, la république de Gilead, même si elle n’est jamais vraiment évoquée de cette manière, prend place aux États-Unis.
Le style de l’auteure est un peu « brut » et je peux parfaitement comprendre qu’il ne plaise pas à tout le monde. Pour ma part, c’est ce tourbillon qui m’a permis d’entrer dans l’univers que nous dépeint Atwood. Si certains passages m’ont semblé traîner en longueur (surtout dans les longs monologues), c’est un court livre riche en rebondissements et en réflexion sur le monde qui nous entoure. Ça m’a toujours fasciné cette capacité qu’ont les auteurs de la fin du vingtième siècle à imaginer des sociétés si réalistes et crédibles. C’est en ça aussi que ce livre m’a happée : état islamique, montée des extrêmes, de l’état d’urgence, perte des droits pour les femmes… C’est exactement ce qui est en train de se passer de nos jours.
La petite déception que j’ai eue est face à la fin, mais c’est encore un jugement vraiment personnel. Autant j’avais trouvé la chute de 1984 magistrale, autant celle-ci… bien que très bien trouvée, ne me convient pas. J’aurais aimé quelque chose de plus brut. Peut-être de moins optimiste ? Je ne spolerai pas en disant si ça se termine bien ou mal (quoique c’est très subjectif), mais cette fin m’a laissée sur ma faim, justement, tout en me surprenant.
Alors voilà , lisez ce livre. Que vous l’aimiez ou le détestiez, il ne vous laissera pas indifférent.
Points positifs
Glaçant
Crédible
Pousse à la réflexion
Points négatifs
Fin pas à mon goût
Langueurs dans les descriptions