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Enterre-moi, mon amour



Enterre-moi, mon amour raconte l’histoire de Nour, une syrienne qui décide de fuir les bombes et la guerre, pour rejoindre l’Europe. Nour et Majd, son mari, qui doit rester en Syrie pour s’occuper de sa mère et de son grand-père, préparent alors le voyage avec leurs maigres économies. Ils décident d’acheter deux téléphones pour pouvoir rester en contact. Et un matin, avant que Nour puisse monter dans le minibus, Majd la serre dans ses bras comme jamais, l’embrasse sur le front et, dans un souffle, lui glisse cette phrase que les syriens se disent en guise d’adieux :

« Enterre-moi, mon amour »


Le reste de l’histoire, c’est à vous de la découvrir et de la faire évoluer. Enterre-moi, mon amour peut se ranger dans la catégorie “jeux vidéo” mais il adopte plus la forme d’un livre dont vous êtes le héros. En effet, tout au long du périple de Nour, le joueur, qui incarnera alors Majd, devra faire des choix afin d’aider au mieux Nour et qu’elle puisse gagner l’Europe. Concrètement, Enterre-moi, mon amour est inspiré par le jeu Lifeline et par la messagerie WhatsApp. Il se présente donc sous forme d’un fil de discussion entre Nour et Majd, et de temps à autre, le joueur devra alors faire un choix entre différentes phrases et/ou emoticônes. Chaque choix fait n’aura forcément par la même incidence, mais sachez que ceux-ci auront réellement une influence puisqu’il existe en tout une cinquantaine de lieux et 19 fins, avec chacune des conséquences différentes. Le jeu se déroule en pseudo temps-réel (le temps écoulé dans le jeu est plus long que le temps écoulé dans la réalité), et il vous faudra parfois patienter des heures avant d’être rassuré et de pouvoir continuer à aider Nour. Je conseille évidemment de ne pas désactiver cette option afin de se prendre complètement au jeu.

Ce qui permet d’accrocher autant à Enterre-moi, mon amour, est le récit que celui_ci nous conte, mais également la qualité de la documentation (il est co-développé par Arte). En effet, le jeu est basé sur une histoire réelle, et chaque lieu visité est accompagné d’une petite description qui permet de mieux comprendre la situation. Cela n’empêche pas au récit de proposer des personnages vraiment attachants ; cet attachement est d’autant plus fort lorsque Nour vit des situations difficiles et que Majd est là pour la réconforter.

Pour accentuer l’immersion, Enterre-moi, mon amour, propose de jolis dessins qui sont introduits dans le jeu sous forme de photos. De temps à autre, et même si elles ne sont pas marquantes ni excellentes (elles sont tout de même bien plaisantes), des musiques viendront ponctuer le périple, le plus souvent dans des moments de tension. Bref, je conseille fortement Enterre-moi, mon amour, même pour les non-joueurs ; celui-ci étant plus une expérience narrative interactive qu’un jeu vidéo comme on l’entend habituellement, et il est donc accessible à tous. Sorte de documentaire, il permet ainsi d’avoir une vision plus juste sur un sujet de tous les jours, à savoir l’immigration ; sans oublier une partie narrative vraiment touchante et avec des personnages très attachants.



Je vous laisse avec le lien vers le site officiel, où vous pourrez plus d’informations sur le jeu ainsi qu’un prologue à celui-ci. http://enterremoimonamour.arte.tv/


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